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Leurs petites phrases...

Aphonse Daudet : « Qui n’a pas vu Avignon du temps des Papes, n’a rien vu. »
Proverbe du XIVe siècle : « On ne peut traverser le pont d’Avignon, sans croiser deux ânes, deux moines et deux putains. »
Sâr Peladan  : « Celui qui a quitté le nord de la France par un train du soir et qui rouvre les yeux au matin sur la vallée du Rhône, éprouve une sensation d’autant plus vive que son esprit est cultivé. »
Félix Gras : « J’y arrivais pourtant à la ville Papale ! Saints de Dieu ! Quelle belle ville ! »
Elsa Triolet : « « Avignon entra dans ma vie. C’est là que j’ai dû vivre dans quelque passé inimaginable. Tant je l’aimais, cette ville en forme de cœur, que tu t’étais mis à l’appeler la ville d’Elsa... des personnages de mes nouvelles et romans allaient choisir ces lieux ... Avignon-la-Folle ! ville sainte, ville satanique, vouée aux miracles et aux sortilèges, à la Vierge, à Vénus, aux démons, embrasée par les feux des bûchers, par les fêtes de nuit... Les péchés de bouche, le nonchaloir, les femmes les plus belles, d’adorables femmes galantes, de galants hommes... Et voilà qu’à l’amour il pousse des ailes, c’est l’amour sacré, l’amour éternel ... Dans quelle autre ville trouverez-vous sur un mur une inscription glorifiant la naissance d’un amour, comme celle d’un grand homme : Ici Pétrarque conçut pour Laure un sublime amour qui les fit immortels... Et ne croyez pas qu’Avignon succombe sous le poids de l’histoire, cette ville est tissée de légendes, chaque jour y ajoute un fil, ici chacun est Pétrarque, chacun est Laure… »
Jean Ajalbert  : « Le Rhône roule rapide, sous les remparts orangés d’Avignon, dans l’air léger, sous le ciel pur... Mais il faut détourner les yeux du Rhône, des remparts de la ville adorable, en escalade dans le ciel... Par-dessus tout, au bout de l’église des Dômes, (sic) une Vierge dorée dresse une hideur sans pareille... Ça n’est pas la République qui l’a hissée là-haut, pour offenser tous les regards de ce bloc informe, rutilant d’une laideur qui hante tout l’espace... De tous ces amoureux du passé, conservateurs du cher parler de la race, ne se lèvera-t-il pas quelque défenseur de la beauté de la ville, du fleuve et du ciel pour protester ? »
Madame de Sévigné (lettre 32) : « …ce Rhône qui fait peur à tout le monde, ce pont d’Avignon où l’on aurait tort de passer en prenant de loin toutes ses mesures, un tourbillon de vent vous jette violemment sous une arche ; et quel miracle que vous n’ayez pas été brisés et noyés dans un moment ! … Trouvez-vous toujours que le Rhône ne soit que de l’eau ? De bonne foi, n’avez-vous point été effrayée d’une mort si proche et si inévitable ? … Je vous épargne mes éternels recommencements sur ce pont d’Avignon, je ne l’oublierai de ma vie... »
Durell  : « Dans la grisaille, l’eau était couleur d’encre, gonflée de remous, semée de blocs de glace qui s’entrechoquaient et tintaient le long des rives... » 
Prosper Mérimée : « En arrivant à Avignon, il me sembla que je venais de quitter la France. Sortant du bateau à vapeur, je n’avais pas été préparé… à la nouveauté du paysage qui s’offrait à moi : langages, coutumes, aspects du pays… je me croyais au milieu d’une ville espagnole. »Stendhal : « C’est l’art d’Italie avec ses charmes, transporté tout à coup au milieu de ces Gaulois si braves mais qui élèvent des monuments si laids.... »
Durell  : « Le soir tombait déjà, lorsqu’au détour d’un méandre du grand fleuve, s’offrit à nous un spectacle d’autant plus remarquable que la pleine lune se levait avec une splendeur rhétorique au-dessus des remparts d’Avignon. Dominant toute la ville, se dressait le Rocher des Doms - les jardins suspendus de cette Babylone désertée... la merveilleuse silhouette de la ville magnétiquement illuminée par le clair de lune baignant la chaîne des Alpilles..
Jean Vilar  : (à propos du Festival) « Le ciel, la nuit, la fête, le peuple, le texte... »
Victor Hugo  : « Quand on approche de la ville, la figure grecque et antique de la vieille Avignon se modifie... et l’idée catholique prend forme et se fait jour. Les clochers se multiplient ; les aiguilles gothiques percent ce magnifique entassement d’architraves ; le château des Papes devient pour le regard une sorte de cathédrale romane gigantesque qui a sept ou huit tours énormes pour façade et une montagne pour abside... Tout cela, c’est de la grandeur ajoutée à de la grandeur... c’est Rome surgissant dans Athènes… »
Le Christ de Monfavet : « Sous le ciel rhodanien, quand le fleuve, à deux bras / Élargit l’horizon, multipliant ses arches / Le Voyageur, saisi, se fige dans sa marche / À voir, serti d’azur, quel second Alhambra... »
Alexandre Dumas : « Avignon est bâtie contre le vent et contre le soleil. »
Abbé Papon : « Avenio ventosa, sine vento venenosa, cum vento faestidiosa »
Flora Tristan : « Avignon, quelle chaleur ! Ce serait pour moi un supplice d’habiter le Midi.. »
Paul Arène : « Quant au vieux, au vrai Avignon, le seul moyen de le voir, c’est de s’y perdre. Rien de plus aisé dans cet écheveau embrouillé de rues... Oh, vous qui aimez Avignon, bénissez le mistral et le Rhône. »
F. Mistral : « Le long du Rhône qui dans l’ombre luit / et hors d’Avignon suivant le rempart, / ils entrent doucement par la porte Ferrusse / et du Limas à la Juiverie-Vieille / ils montent en cachette, par les étroites rues, / jusque là-haut vers le Château des Papes. / Tout est désert l’entour. Les fresaies, / dans la noirceur effrayante que jettent / les colossales tours, font leurs gémissements. / Sur la cité qui dort tombent lugubres / les douze coups de minuit… »
Régis Debray  : « Dans les ruelles, le linge ne sèche plus aux fenêtres, la place de l’Horloge est devenue piétonne, on ne crawle plus dans le Rhône, mais le rocher des Doms, les sautes de mistral, la scie des grillons, les arches brisées du pont Bénézet, l’ocre et le miel des façades, la rocaille des fontaines, les débats du Verger à cinq heures, raccommodent les décennies en un éclair. »
Joseph Roth : « Avignon... est un jardin plein de fleurs de pierre. Ses demeures, églises et palais ne s’y sont guère bâtis, ils se sont épanouis. »
Elsa Triolet :« Ils montèrent vers ce « A » majuscule qu’est le Palais des Papes ; leurs regards cherchaient la fin de ces formidables verticales se perdant dans le ciel ... Forteresse, Cathédrale, Palais ... Ils se prirent dans la toile d’araignée des rues, avec au milieu le Palais des Papes comme une grosse araignée portant sur le dos une croix... »
F. Mistral :« un colossal entassement de tours / que le soleil couchant enflamme et peint / de splendeur royale, de pourpre splendide./ C’est Avignon et le Palais des Papes ! /Avignon ! Avignon sur sa Roque géante ! /Avignon, la sonneuse de la joie / qui, l’une après l’autre, élève les pointes / de ses clochers tout semés de fleurons ; / Avignon, la filleule de saint Pierre, / qui en a vu la barque à l’ancre dans son port / et en porta les clefs à sa ceinture / de créneaux ; Avignon, la ville accorte / que le mistral trousse et décoiffe / et qui, pour avoir vu la gloire tant reluire, n’a gardé pour elle que l’insouciance ! »
Durell  : « Avignon ! Ses lumières falotes et ses chats errants étaient toujours les mêmes : des poubelles renversées, les reflets des écailles de poissons, de l’huile d’olive, du verre brisé, un scorpion mort… la putrescence de ses places… Durant un siècle, ce pauvre village avait été Rome, avait été la Chrétienté... »
Président de Brosses  : « Aucune ville d’Europe n’a de murailles de la beauté de celles-ci... Le Palais (des Papes) est vieux, fort mal logeable et les appartements ne valent pas la peine d’être vus. »
R.M. Rilke : « Aussi souvent que l’on revoit cette demeure désespérée (le Palais des Papes) elle reste debout sur un rocher d’invraisemblance. »
Mérimée : « L’aspect général d’Avignon est celui d’une place de guerre. Le style de tous les grands édifices est militaire, et ses palais comme ses églises semblent autant de forteresses. Des créneaux, des mâchicoulis couronnent les clochers ; enfin tout annonce des habitudes de révolte et de guerres civiles.
...À voir le château des Papes, le plus considérable de tous ces bâtiments, on dirait la citadelle d’un tyran asiatique plutôt que la demeure du vicaire d’un Dieu de paix. Construit sur un rocher escarpé, il élève ses tours massives à une hauteur prodigieuse... on est frappé de la rusticité de la construction, de l’irrégularité choquante de toutes les parties... qui n’est motivée ni par la disposition du terrain, ni par des avantages matériels. Ainsi les tours ne sont pas carrées, les fenêtres n’observent aucun alignement, on ne rencontre pas un seul angle droit... »
Durell  : « Les Palais des Papes sont une horreur, un monument de laideur triviale. Rien ici n’a été construit pour le charme et la beauté ; tout a été sacrifié à la sécurité des trésors qu’abritaient ces bâtiments… C’est une cathédrale à Mammon. Ici, notre culture judéo-chrétienne a fini par balayer le riche paganisme de la Méditerranée ! Ici, le grand Pan a été envoyé à la chambre à gaz des Papes… »
Mérimée en 1835 : « Dans une des tours (du Palais des Papes) du côté de l’orient, on nous montre la chambre où siégeait les Inquisiteurs, une autre voisine où se donnait la torture. La voûte de cette dernière salle est très bizarre. C’est une espèce d’entonnoir arrondi à son sommet. Un four qui a pu servir à faire chauffer des ferrements de torture est pratiqué dans la muraille ; à côté, l’on voit encore les trous où étaient fixée la machine appelé « Veille » (et non pas vieille !) Invention Avignonnaise pour obliger l’hérétique le plus endurci à convenir des crimes qu’on lui imputait… »
L’Abbé André en 1844 : « ...nous aperçûmes dans le fond de l’enceinte bizarre, le fourneau en brique creusé dans l’épaisseur du mur où l’on faisait rougir les fers qui servaient à martyriser les victimes de l’inquisition…… »
Rapport de la Municipalité d’Avignon en 1794 : « …Le prétendu château… est un vaste bâtiment gotique (sic) assemblage de tours, de bastions qui, dans nombre d’endroits, menacent de crouler… c’est enfin un bâtiment immense que les despotes de Rome ont fait construire pour y renfermer dans des caveaux ou espèces de souterrains, les individus qu’ils voulaient détruire ou de la fortune desquels ils voulaient s’emparer… bastille qui depuis la Révolution a servi une infinité de fois à incarcérer de vrais patriotes… »
Enquête de 1791 : « On trouva les prisons (du Palais des Papes) vides de prisonniers. On sut que depuis longtemps elles n’en avaient reçu aucun. Il y avait plus d’un siècle que le tribunal empruntait les prisons du palais apostolique. On ne trouva pas non plus d’instruments pour la Question. »
Flora Tristan : « …L’aspect de cette ville est effrayant : pas de mouvement commercial, pas de circulation dans les rues, mais en place des poules, des canards, des chiens… tout le monde parlant patois ... puis on se croit descendu au pays des géants ! hommes, femmes, enfants tous d’une force colossale, grands, gros, gras, frais, robustes ... Les Avignonnais ont des traits réguliers, de grands yeux, de beaux cheveux et pourtant ... ils sont laids ! »
Rabelais : « Pantagruel vint en Avignon où il ne fut que trois jours qu’il ne devint amoureux, car les femmes y donnent volontiers de la serrecroupière parce que c’est terre papale. »
Louis Latzarus : « Et l’amour, les dames de Paris n’en sont pas plus avare que celles d’Avignon »
Président des Brosses : « ... Le sang y est beau ; les femmes de condition mettent beaucoup de rouge ; toutes les femmes y ont de fort gros tétons blancs ; et leur manière de s’habiller avec des corps très mal faits les redouble encore... La belle Laure était une donzelle de Carpentras, maîtresse de Pétrarque, dont il ne se pique pas de se faire le chevalier. On lui a élevé un mausolée, qui n’est autre chose qu’une vieille pierre dans un coin sale et obscur. »
Pétrarque : « Loin de l’impie Babylone d’où s’est enfuie toute honte, d’où tout ce qui est bien est expulsé, auberge de douleur et mère des erreurs, je me suis enfui... Chiare, fresche et dolce acque. »
Sâr Péladan : « Les trois infamies du moyen âge, les croisades des Albigeois, l’Inquisition Dominicaine, et le massacre des Templiers, se dénouent en Avignon. »
Durell : « Une sorte de pompe à incendie avec les armes de la ville peintes en doré sur ses flancs boueux. Qu’est-ce-que-c’est ? …C’est la pompe à merde… le tout-à-l’égout n’a jamais été installé ici… les fosses septiques, les puisards… sont vidés la nuit par ce mastodonte. Ils en sont tous très fiers, ils l’appellent Marius. »
Jean Ajalbert  : « ...ce bel Avignon, qui conserve si fâcheusement les mœurs factieuses des petites républiques italiennes héritées du temps des Papes... »

Pascal Ory : « Mon premier voyage d’athée sera pour l’incroyable festival d’Avignon de juillet 68, au cœur de la tourmente. La vibration singulière de la cour d’honneur ce soir-là -qui ne fut pas un soir comme les autres dans l’histoire du festival -, la force des corps dansant dans la lumière la plus intense : celle qui s’impose à la nuit. L’absolu de la communion dans l’art, l’absolu de soi-même au travers de tous ces autres individus, du monde entier, assis près de vous, rassemblés sur des gradins, l’absolu de l’instant, de ces moments de bonheur sans avant et sans rien d’autre après qu’un agréable souvenir. Rien que du présent ; le passé et le futur ne sont que des hypothèses. »

Agricol Perdiguier : « Avignon, peuplé d’élégants libertins et de nobles crapuleux, peut-il nous conduire dans le droit chemin ? »

Que cette interrogation d’Agricol vous accompagne dans vos périgrinations avignonnaises...