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Mon cher ministre,

Ayez soin de fournir ma dépense en adaptant l’impôt prévu à la réalité de mes besoins, lesquels, vous le savez, prétendent ignorer les jérémiades et protestations diverses qu’ils peuvent susciter.

Mais, Lumière de mon peuple, ne voyez-vous que s’ourdissent contre votre personne des cabales et des frondes qui visent à mettre en péril le grand œuvre dont votre munificence entend parer le pays ?

Certainement mon cher ministre, je lis chaque jour que d’aucuns, malavisés, s’emploient à creuser des chausse-trappes sur le chemin, ourlé de roses que je parcours à grandes enjambées. Mon itinérance ne saurait être contrariée par ces billevesées.

De grâce, imaginez comment on pourrait, en même temps, et accroître la recette et dissuader ces manants.

J’ai longuement réfléchi à cela et, conseil pris de sire Bertrand qui trône dans les hauts, je puis suggérer qu’il suffit de faire accroire qu’à toute taxe nouvelle s’agrège une indemnité, dite compensatoire, mais qu’icelle restera en deçà du prélèvement voté. Ainsi, nous pourrons argumenter que, loin de rester sourds aux murmures qu’elle provoque, nous avons médecine pour y remédier.

Comme le différentiel ainsi créé sera mesuré, nous n’accroîtrons que modestement le déficit des finances publiques et affirmerons, en même temps, et la maîtrise contrôlée des dérives déficitaires et la satisfaction que l’on doit aux plaignants.

Approuvé mon cher ministre.

Ajoutant, in petto : Il faudra que je me méfie de lui, il serait bien capable et de s’affirmer et de me trahir.

Le Potache